vendredi 5 novembre 2010

Diwali 2010

 
Ce 5 novembre, pour fêter Diwali, la fête indienne des lumières, un documentaire du National Geographic et deux chansons Bollywood...




Pairon Mein Bandhan Hai du film Mohabbatein




et Kabhi Khushi Kabhie Gham du film du même nom (en français, La Famille Indienne)

mardi 26 octobre 2010

Karwa Chauth 2010

 
Pour mon retour au blog, ce 26 octobre, visite en Inde.

Ce petit post pour évoquer Karwa Chauth, la fête hindoue durant laquelle les femmes mariées jeûnent pour apporter bonne santé, prospérité et longévité à leur mari...

 

Un site, en anglais, sur l'histoire et les rites du Karwa Chauth : ici

Cette célébration superbement filmée dans la chanson Ghar Aaja Pardesi du film Dilwale Dulhania Le Jayenge :



et dans la chanson Bole Chudiyan du film Kabhi Khushi Kabhie Gham :



vendredi 3 septembre 2010

Des films Bollywood sur Youtube

 
On peut visionner en intégralité certains films Bollywood sur Youtube UK, la plupart sous-titrés en anglais.

Par exemple, Amar Akbar Anthony (1977) que j'avais cité dans Mes 10 qawwalis préférés.



Voir ici le catalogue.

jeudi 2 septembre 2010

Rebondissement dans le procès de Bhopal

 
Voir article du 9 juin.

La cour suprême indienne va réexaminer les condamnations !

A lire sur Aujourd'hui l'Inde.

Les associations de défense des victimes de Bhopal avaient été déçues par le verdict ©AFP

mercredi 1 septembre 2010

Maquillage d'une geisha, fascinant !

 
Au hasard de mes recherches sur le net, la découverte d'un documentaire : Maiko or Geisha Painting Her Face.

Durant 33 min, une Japonaise se maquille...

Fascinant !
Tout aussi fascinant que le maquillage des danseurs de kathakali auquel j'avais pu assister au Kerala.

Voyez vous-même !

lundi 30 août 2010

Rapports familiaux au Japon

 
A lire sur Courrier International (27.08.2010): La famille, première victime de la crise

La récente affaire des centenaires dont le décès avait été caché par leurs enfants a révélé l'état catastrophique des rapports familiaux dans l'archipel. Dans un pays où le vieillissement de la population s'accélère, la question de l'isolement des personnes âgées fait désormais débat.

De nombreux centenaires japonais sont portés disparus. Les circonstances de leur disparition sont diverses et variées. Dans certains cas, ils ne sont plus en contact avec leur famille depuis des années. Dans d'autres, leurs proches ont préféré ne pas déclarer leur décès pour pouvoir empocher leur pension de retraite. Face à de tels événements, on en vient à se demander si la famille nippone n'est pas au bord de l'effondrement. En tout cas, le temps semble venu de réfléchir aux relations des personnes âgées avec leur famille. Selon le Livre blanc de 2010 sur le vieillissement de la population japonaise, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans vivant seules s'élevait à environ 900 000 en 1980. Il a quadruplé en vingt-cinq ans pour atteindre 3,9 millions en 2005. Inversement, le pourcentage de celles vivant avec un membre de leur famille, qui atteignait 69 % en 1980, est tombé à 44,1 % en 2008.

Je me suis entretenu sur la question avec Daiki Nakashita, un moine de 35 ans. Il travaille sur les difficultés que rencontrent les personnes âgées isolées, trouvant la mort dans la solitude ou se suicidant. Ce jour-là encore, il faisait une chaleur caniculaire de plus de 35 °C. Comme pour fuir le soleil écrasant, je me suis hâté vers le café où nous avions rendez-vous. "Il ne fait aucun doute pour moi que la structure de la famille est en train de changer", m'a-t-il dit dès le début. Cet homme dirige un réseau d'aide aux funérailles qui prend en charge celles des personnes âgées démunies ou sans famille. Auparavant, il travaillait dans un établissement de soins palliatifs pour cancéreux. C'est ainsi qu'il s'est trouvé en contact avec toutes sortes de familles. Une nuit, alors qu'il appelait les proches d'un malade pour leur annoncer que l'état de celui-ci s'était soudain aggravé, il a entendu hurler à l'autre bout du fil : "Vous croyez que c'est une heure pour appeler les gens ?"

"On croit que ce type de réaction est marginale, mais c'est celle de familles tout à fait ordinaires. De mon expérience, je peux vous dire que peu nombreuses sont les familles qui se réunissent au chevet de leur grand-parent mourant. Que les personnes âgées meurent dans la solitude ou se suicident, cela découle du même problème, la famille n'intervenant plus comme l'ultime soutien. Récemment, on qualifie de plus en plus souvent notre société contemporaine de "sans liens", mais, personnellement, je dirais que, même si les liens familiaux subsistent, ils n'agissent pas suffisamment en tant que tels", explique-t-il. Cependant, il existe également des gens qui préfèrent vivre seuls, car ils se sentent plus tranquilles ainsi. Selon le même Livre blanc, le nombre de personnes de plus de 60 ans qui souhaitaient vivre avec un de leurs enfants ou petit-enfants était d'environ 60 % en 1980, mais en 2005 il était tombé à 34,8 %. Ces chiffres corroborent une tendance croissante chez les personnes âgées à vouloir vivre à distance de leurs enfants."Tant qu'on est en bonne santé, on peut penser que c'est plus commode de vivre seul. Mais lorsqu'on est malade ou à l'article de la mort, je pense qu'on a besoin de compagnie. C'est vraiment triste de mourir seul", note Daiki Nakashita.

J'ai également rencontré Katsuyoshi Kawai, professeur à l'université Meiji, qui étudie le problème de la solitude chez les personnes âgées depuis plus de vingt ans. A peine ai-je franchi le seuil de son bureau qu'il m'a tendu la photocopie d'un article de journal, en me disant : "Lisez ceci". L'article datait de septembre 1995. Cette année-là, Katsuyoshi Kawai avait réalisé une enquête auprès des habitants de plus de 65 ans de l'arrondissement de Daito, à Tokyo. Il en était ressorti que ceux qui avaient passé les fêtes de fin d'année seuls étaient plus nombreux que ceux qui les avaient passées en compagnie de leurs enfants. L'isolement des personnes âgées qui fait aujourd'hui polémique est donc loin d'être un phénomène récent. Alors pourquoi se manifeste-t-il aujourd'hui ? "La pauvreté est un facteur important dans le problème des disparitions qui défraient actuellement la chronique, affirme Katsuyoshi Kawai. Les différentes générations ayant vu diminuer leurs moyens d'existence, elles ne veulent plus s'occuper de leurs parents." La pauvreté est bien la base du problème, comme en témoigne le nombre important de gens qui ont touché illégalement la retraite de leurs parents. Les familles sont trop pauvres pour aider. Notre pays s'est livré à une course effrénée à la croissance après la Seconde Guerre mondiale. Mais quelle tristesse d'en arriver là au XXIe siècle !
Auteur : Yoshiaki Ebata | Journal : Mainichi Shimbun
 

dimanche 29 août 2010

Etonnant Japon

 
J'avais lu beaucoup de choses sur le Japon avant de partir mais les surprises ont été nombreuses.

- Tokyo, 13 millions d'habitants, pourtant une ville peu bruyante, comme partout ailleurs au Japon.
On entendait plus les chants de toutes les sortes de cigales que le bruit des moteurs ! Trois coups de klaxon en trois semaines ! Cela ne fait pas beaucoup et cela change du bruit de l'Inde où le klaxon se fait entendre continuellement !

Cigale sur le chemin Magome-Tsumago

- Vous voulez du bruit, ouvrez la porte d'un pachinko (salle de jeux avec des sortes de flippers géants).
Vous vous demanderez comment un Japonais peut rester plus de 2 minutes dans ce vacarme assourdissant !


Imaginez un bruit encore plus fort en réalité !

- Les hommes qui dormaient sur les passerelles au sortir de la gare de Ueno à Tokyo et ailleurs aussi!
Tous les soirs, nous les voyions, installés les uns derrière les autres sur leurs cartons avec leurs chaussures bien rangées sur le côté. Durant la journée, nous pouvions repérer ces abris de fortune sous la forme de tas de cartons, de bouts de bâche bleue bien rangés dans un recoin de rue ou de parc.

Les passerelles de la gare de Ueno

- Beaucoup de personnes seules, jeunes mais surtout âgées.
Le soir, nous en rencontrions beaucoup venant acheter leur repas tout prêt dans les combinis, les supérettes ouvertes 24h sur 24.
Je n'imaginais pas autant de personnes démunies et la solitude au Japon.

Lawson, combini bien achalandé, celui aux bananes...

- Les chiens promenés dans des poussettes, un peu plus petites que celles des bébés !
A lire dans Libé : Au Japon, la mode a du chien.


- Le soir et le week-end, pas mal de jeunes, filles ou garçons, en costume traditionnel, kimono ou yukata(kimono léger), qui se promenaient au milieu des cosplayers, les jeunes transformés en personnages de manga ou d'autres habillés à l'occidentale.

Jeune fille qui tente de parcourir les yeux fermés les 18 mètres entre les deux "pierres d'amour" du sanctuaire Jishu-jinja au temple Kiyomizu-dera de Kyoto

- Presque 40 ° à l'ombre mais de longs gants noirs recouvrent les bras des Japonaises et d'épais collants leurs jambes !

- Jamais éloignée d'un distributeur de boisson, il y en a partout et avec un grand choix !

Kamakura

- Aucun papier, aucun détritu, aucune crotte de chien par terre et pourtant les poubelles sont rares !
Il n'y a que celles pour les bouteilles en plastique, les canettes et les gobelets que l'on trouve facilement, à côté des distributeurs.

- Dans la plupart des rues, il est interdit de fumer. Des aires pour fumeurs sont aménagées dans les rues et les parcs. Mais on peut fumer au restaurant !

- Beaucoup de bébés et de petits enfants dans les rues de Tokyo, alors que la population japonaise est vieillissante, bizarre !
                                                         JAPON                    FRANCE     
Population en 2009 (millions) =          127,6  (10)                62,6   (21)       
Population estimée en 2050    =            95     (20)                 70     (26)
Taux de fécondité                    =              1,4  (210)                2,0   (146)
Nbre de naissance (milliers)    =        1102      (23)              808     (34)
% de moins de 15 ans              =            13      (230)              18     (181)
% de 65 ans et plus                  =            23      (1)                  17     (20)
Espérance de vie                      =            83      (1)                  81     (11) 
Entre parenthèses, rang mondial

Source Ined 2009

-Les boutiques de vêtements et de nourriture ont souvent des noms français, parfois fort cocasses !

Le charmant salon de thé "Colombin" sur Omotesando, les Champs-Elysées de Tokyo

- Beaucoup de fils électriques apparents dans les rues, comme en Inde, comme dans tous les autres pays d'Asie que j'ai visités !

Dans Kabukicho, le quartier chaud de Shinjuku, à deux pas des buildings.

Tiens, le texte en haut de l'affiche relève de la rubrique précédente.

Ma couleur du Japon

Si je devais associer une couleur au Japon, ce serait le vert, le vert matcha.
Matcha que l'on boit plus ou moins épais, chaud ou froid, nature ou sucré, que l'on mange dans les gâteaux ou dans les glaces.


Mon préféré : mousseux, glacé et légèrement sucré.

Ah ! Les daifukus...
Petits gâteaux tout mous, constitués de pâte de riz gluant (mochi) fourrée de pâte de haricot rouge (anko), un régal !

Et la glace du Kiyomiru-dera, mmm...

Et les gâteaux, mmm...


Couleur du wasabi, j'en raffole pas.


Couleur des érables en été
Tofuku-ji à Kyoto


Couleur des cèdres, pins et autres conifères
Kinkaku-ji, le temple du Pavillon d'Or à Kyoto


Couleur de la mousse
Ryoan-ji à Kyoto


Couleur du bambou
Sur le chemin Magome-Tsumago


Couleur des rizières
Shirakawa-go dans la vallée de Shokawa


Couleur du nori, l'algue des makis et de la soupe, celle qui paraît noire en séchant


Couleur du concombre, consommé en glace à Kyoto


Et aussi,
couleur de la Yamanote !

La chanson des stations de la Yamanote

et du train 103 de la Nara Line !

Merveilleux Japan Railways



Le Japan Rail Pass
Le sésame à 57700 Yens, soit environ 530 €, qui nous a permis de voyager trois semaines durant sur les lignes de chemins de fer JR sans avoir à nous préoccuper d'acheter des billets.


Arrivée du Shinkansen N700, le TGV japonais au bec de canard, en gare de Kyoto

Pour vous accueillir, de charmantes musiques, différentes dans chaque station !

Quelques mélodies de la ligne Yamanote à Tokyo.

Des files d'attente bien alignées sur les quais !

C'est le soir et le sol brille toujours !

Des WC d'une propreté irréprochable. On peut s'y asseoir sans crainte !

Le contrôleur qui fait ses salutations en entrant et en sortant du wagon !

Les sièges des trains toujours tournés dans le sens de la marche !
A chaque terminus, le préposé aux sièges les fait pivoter et nettoie les wagons.

A chaque arrivée, à chaque départ, le chef de quai qui fait un ballet de ses bras ! Nous n'en avons pas compris la signification.

Un service de boissons et restauration à l'intérieur des Shinkansen, semblable à celui des avions !

Shinkansen, petits trains de banlieue, métros toujours à l'heure !


Pas même une minute de retard !


Nous arrivons bientôt à Tokyo-terminal, écoutez !

Pour les bruitages, le site http://melody.pos.to/ m'a été bien utile.

 

samedi 28 août 2010

Le Bollywood annuel sur Arte !


Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas posté sur l’Inde.

Notez sur vos agendas : le 9 septembre à 20h40, Arte diffusera en VM son Bollywood annuel, et il n’y aura pas de rediffusion !

Don, the chase begins (2006) : "Attraper Don n'est pas seulement difficile, c'est impossible."
Un bon film, avec Shahrukh dans un double rôle dont celui d’un vrai méchant, un rôle négatif comme à ses débuts de carrière. Pas la classique histoire d’amour bollywoodienne, un film d'action, du suspense, un remake du fameux Don des années 70 avec le grand Amitabh Bachchan.

Ne le ratez pas, Shahrukh y danse à merveille, il y chante même en vrai durant quelques instants !

Un bref aperçu avec la chanson indienne du film : "Maurya Re"


Clip tourné durant le Ganesh Chaturthi à Mumbai, commémorations de la naissance du dieu Ganesh.
Cette fête aura lieu à Mumbai du 11 au 22 septembre cette année.
Ganesh sera aussi célébré à Paris dimanche prochain, le 29 août !


L'annonce sur Arte.fr

Une traque effrénée pleine de noirceur et de rebondissements. Un polar hyperactif, remake d'un classique bollywoodien, et grand succès du cinéma indien.

Alors qu'elle le poursuivait en vain, la police parvient enfin, à la faveur d'un accident, à capturer Don, chef cruel et sans scrupules d'un cartel de drogue. Le commissaire De Silva décide alors de lui substituer un jeune musicien de rue dénommé Vijay, qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Mais quand De Silva meurt assassiné, Vijay n'a plus aucun moyen de prouver sa véritable identité. Traqué sans relâche par le cartel et la police, il tente désespérément de sauver sa peau...

Polar double dose
Si le scénario du film, remake d'un classique bollywoodien de 1978, a été confié à un vétéran du genre - par ailleurs père du réalisateur -, Don est résolument moderne : sur une BO mêlant sonorités traditionnelles et beats électroniques, les scènes d'action se succèdent à un rythme haletant. Et ce, à travers différents pays (Malaisie, France...), mondialisation oblige. Surtout, le film se joue à merveille des faux-semblants et des duperies du scénario original. Notamment grâce au comédien Shahrukh Khan qui, jusqu'alors cantonné aux amants langoureux, déborde ici de duplicité dans le rôle des deux sosies et nous tient en haleine jusqu'à l'ultime coup de théâtre.

 

jeudi 26 août 2010

Japon, disparition de centenaires

A lire, encore dans Le Monde, les articles du 2 août et du 13 août dernier.

"Le Japonais qui s'était momifié de son vivant

On le pensait l'homme le plus âgé de Tokyo (111 ans). La police vient de découvrir chez lui son corps momifié : il serait mort depuis trente ans. Lorsque la mairie de l'arrondissement d'Adachi voulut vérifier que Sogen Kato, né le 22 juillet 1899, était bien vivant, elle fut éconduite par sa fille (81 ans) arguant que son "père ne voulait voir personne". La petite-fille, 53 ans, déclara cependant le lendemain à la police que son grand-père avait décidé de devenir un "Bouddha vivant" et que le têtu vieillard refusait depuis trente ans à quiconque de pénétrer dans sa chambre.

Macabre fait divers cachant probablement une escroquerie car le défunt touchait les indemnités versées aux personnes âgées et les certificats de vie étaient falsifiés... Le respect de "l'intimité" du patriarche reclus dans sa chambre depuis trente ans est en tout cas bien mystérieux...

Qu'ils reflètent ou non la vérité, les propos de la petite-fille faisant état du désir de son grand-père de devenir "Bouddha vivant" sont troublants : ils font inopinément surgir dans le Japon du XXIe siècle une vieille pratique d'automomification des adeptes de la "voie de l'ascèse" (shugendo) issue du courant du bouddhisme ésotérique.

DOCTRINE ASCÉTIQUE

Dans des temples de la région de Yodono (préfecture de Yamagata, au nord du Honshu), on peut voir une vingtaine de momies de moines anachorètes datant du XIVe au XIXe siècle, en position de méditation assise, qui sont l'objet de dévotions des pèlerins. Au fil d'une ascèse - "entrer dans l'immobilité" (nyujo) - consistant à s'asseoir, jambes croisées, en retenant son souffle et les battements de son coeur, le croyant est supposé sanctifier son corps. Et à l'issue d'un long jeûne anorexique, il "abandonne" son enveloppe corporelle.

Contrairement à l'Egypte, dont le climat sec facilitait la momification, le Japon a un taux d'hydrométrie élevé. Aussi ceux qui voulaient "abandonner leur corps" devaient-ils commencer par le laisser dépérir en se privant de céréales puis, après deux mille jours, de fruits et d'herbes pour ne plus boire que de l'eau. Au moment où la mort d'inanition advenait, le corps était déjà presque momifié. Ensuite, on l'enfouissait dans une tombe de pierre pendant trois ans. Puis il était ressorti. Comme les momies de grands lamas tibétains obtenues par salaison, les momies japonaises étaient parfois enduites de laque.

Cet abandon du corps ne s'apparente pas dans la doctrine ascétique à un suicide mais vise à une existence simultanée dans le monde des vivants et le Nirvana. Pratiquée en Chine depuis le IVe siècle, elle arriva au Japon au XIe. L'interdiction de l'excavation d'un tombeau par le code pénal en 1880 y mit fin, en privant les candidats à la momification d'un enterrement provisoire de trois ans. Le centenaire de Tokyo voulait-il "abandonner son corps" ou fut-il emporté par une mort banale, dissimulée pour des motifs bien prosaïques ?

Philippe Pons (Tokyo, correspondant)"


"Deux cents centenaires restent introuvables au Japon
AFP/JIJI PRESS
Une Japonaise montre la photo de mariage de sa belle-mère, âgée de 102 ans, qui a disparu.

Vous vous souvenez sans doute du doyen de Tokyo, Sogen Kato, 111 ans sur les registres d'état civil, qui gisait sur son lit depuis trente ans, quand la police l'a découvert récemment. Ce centenaire factice ne serait en réalité pas le seul.

Plusieurs enquêtes, lancées depuis lors dans tout l'archipel, révèlent que près de 200 Japonais centenaires sont introuvables et probablement morts depuis longtemps.

DES ANNÉES SANS AVOIR RECOURS AUX SERVICES SOCIAUX OU MÉDICAUX

Rien que dans la ville de Kobe, à l'ouest du pays, où 847 Japonais nés il y a plus de 100 ans sont officiellement enregistrés par les services municipaux, 105 personnes ont disparu de la circulation et n'ont pas recouru aux services sociaux ou médicaux au cours des dernières années. "La ville a lancé des investigations concernant ces personnes", a déclaré un fonctionnaire municipal.

Parmi ces "disparus" figure une femme qui serait aujourd'hui âgée de 125 ans et serait donc la vraie doyenne du Japon, dépassant Chiyono Hasegawa, une femme de 113 ans, vivant dans la préfecture de Saga (sud).

SOUPÇONS DE FRAUDE AUX PENSIONS

L'opinion publique a été choquée d'apprendre que certains centenaires avaient disparu sans que leurs enfants ni leurs voisins ne s'en aperçoivent ou ne le signalent, ce qui, selon les sociologues, est symptomatique d'une rupture des liens communautaires et familiaux.

Des soupçons de fraude pèsent, en outre, sur certains proches qui n'auraient pas déclaré le décès de leurs aïeux pour continuer à empocher leurs pensions."



Rappel : Records de longévité
L'archipel compte officiellement plus de 40 000 centenaires sur une population de 127 millions d'habitants, qui bat des records de longévité : 86,44 ans en moyenne pour les femmes, premier rang mondial, et 79,59 ans pour les hommes, cinquième rang.

Japon, conformisme et excentricité

A lire, un article paru dans Le Monde le 20 août dernier.

"Errance dans le Japon excentrique

AFP/YOSHIKAZU TSUNO
Non, pas cette excentricité des jeunes japonais déjantés des quartiers branchés qui se défoncent dans le look.

Excentrique ? Le mot paraît déplacé, sinon incongru, à propos d'un Japon qui passe pour conformiste, formaliste, étouffant l'individu sous le poids d'un consensus, verdict de l'opinion plus que des suffrages.

Sans doute, par excentrique, entendez-vous ces jeunes déjantés des quartiers branchés qui se défoncent dans le look : des lolitas qui sont toujours "quelque chose" ("sweet" enfantines, "cyber" futuristes, "pink" enrubannées, gothic avec un côté victorien...). Non, pas cette excentricité-là, frelatée, dont les tenants se conforment à des codes vestimentaires - simplement minoritaires. Alors, peut-être, l'excentricité flamboyante de quelques faiseurs d'opinion ou de mode, emportés dans une inlassable réalisation de soi : ce "Be yourself" vanté par une marque de cigarette ? Non, pas cette excentricité-là non plus : tout le monde est "excentrique" dans ce bricolage personnalisé d'un frénétique accomplissement personnel. Nous parlons d'une autre excentricité, peu spectaculaire, qui sourd d'une attitude vis-à-vis du monde, d'une indifférence aux usages sociaux - pas forcément "anarchisante" ou ascétique, mais sereinement distante du brouhaha de l'époque.

Où est cette excentricité-là dans le Japon moderne ? On en voudrait un guide, un parcours fléché pour la dénicher, la photographier, l'interviewer, l'épingler comme un insecte rare... Il n'y en a pas : elle se niche dans les plis de la société admise.

Ici comme ailleurs, on la découvre au fil de ses propres quêtes. Ce non-conformisme échappe aux rets de la sociologie mais affleure sous la plume sensible d'un écrivain comme Michaël Ferrier, qui sait au fil de ses écrits en relever des fragments "lézardant l'image monotone et monolithique" de ce pays. A Tokyo en particulier, "ville de contraintes et d'ordre qui suscite en permanence de nouvelles façons d'être libre et de penser" (...), "une ville qui connaît finalement un mode de transport privilégié : l'errance, et un mode de vie : le questionnement", écrit-il dans un joli roman, Sympathie pour le fantôme (Gallimard, "L'infini", 250 p., 17,90 euros).

L'excentricité dont nous parlons s'enracine dans une riche histoire, pan attachant, et largement inconnu à l'étranger, de la culture japonaise. De cette "échappée belle", François Lachaud, directeur d'études à l'Ecole française d'Extrême-Orient, donne un aperçu dans un livre passionnant : Le vieil homme qui vendait du thé. Excentricité et retrait du monde dans le Japon du XVIIIe siècle (Cerf, 152 p., 16 euros).

Encore un livre savant avec notes en bas de page et mots en japonais... un livre "à se prendre la tête" ? Erudit certes, mais avec brio. Alors, pourquoi perdre son temps à lire des platitudes ressassant les clichés dont vous êtes déjà abreuvé pour refermer ces livres dits "grand public", réconforté par un : "C'était bien ce que je pensais". En d'autres termes, ne rien avoir appris mais avoir été nourri des pseudo-évidences de quelques anecdotes supplémentaires ? Par son érudition précisément, grâce à des fulgurances qui font passer d'un maître zen à La Rochefoucauld ou au poète portugais Fray Luis de Leon, ce Vieil homme qui vendait du thé a le mérite d'offrir deux niveaux de lecture : une, savante, pour les spécialistes qui en feront leur miel, et l'autre, légère, pour ce que l'on aurait appelé autrefois un honnête homme, qui y picorera des graines à réflexion sur l'époque Edo (XVIIe-XIXe siècle), période de la proto-modernité japonaise, l'art du thé (plus complexe que la vulgate de ladite "cérémonie") et la sécularisation du discours ascétique dans les pratiques littéraires à travers la vie de ce moine revenu à la vie laïque.

Le rayonnement exceptionnel de notre moine dans le Kyoto du milieu du XVIIIe siècle, sa fréquentation d'autres personnages hors du commun, tels que le célèbre peintre Jakuchu Ito (1716-1800), pour lesquels le retrait du monde était non pas synonyme de solitude mais d'un repli sur les affinités électives d'amitiés complices, influença l'attitude des lettrés, dont l'écrivain libertin Kafu Nagai (1979-1959) fut un épigone.

Retirés du monde pour s'affranchir de ses contraintes dans une farouche quête de liberté, ces excentriques estimaient que "l'attitude normale était précisément de sortir de la normalité". Et ils étaient admirés par leurs contemporains pour ce choix de vie.

Et aujourd'hui ? François Lachaud évoque le retour d'une attirance diffuse pour le détachement du monde dans une société vieillissante. L'allongement de la vie et la solitude choisie ou involontaire, marquée du sceau "infamant" de l'inutilité au regard du productivisme, conduisent à repenser les modes de vie et les relations à la communauté : "Le souci de soi, de la part d'ombre, le monde intérieur, la culture du détachement du monde sont une des formes essentielles de la recherche d'identité dans le Japon d'aujourd'hui."

L'excentricité est une construction historique et sociologique qui varie en fonction des époques et migre d'un domaine à un autre. Dans la riche expérience de leurs excentriques - ou excentrés - du passé, qui ont élevé le retrait du monde au niveau d'une esthétique de vie, les Japonais contemporains ont bien des voies à méditer.


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Courriel : pons@lemonde.fr

Philippe Pons"

Jizo


Temple Hase-dera à Kamakura

Pourquoi ces petites statues de moine au doux visage sont-elles souvent coiffées d'un bonnet rouge crocheté et recouvertes d'un bavoir de tissu rouge aussi ?

Réponse trouvée ici et .

Jizo, c'est le bosatsu (bodhisattva en japonais) protecteur des enfants disparus, morts in utero ou mort-nés.
Dans le bouddhisme japonais, 7 jours après sa mort, le défunt doit traverser la rivière Sanzu, une espèce de Styx. Pour réussir la traversée, il faut avoir accompli de bonnes actions durant sa vie. Les enfants décédés avant leurs parents n'ont pas eu le temps d'en accumuler et en plus, ont fait souffrir leur famille de chagrin. Jizo est là pour les aider, il est resté sur terre pour les faire traverser, cachés dans les plis de sa robe.
Depuis les années 80, les parents se sont mis à couvrir les petites statues de bonnet et bavoir, un signe de protection...

Jizos à Nikko


Temple Kiyomizu-dera à Kyoto


Temple Reika-do au Mont Misen sur l'île de Miyajima



Le cimetière Okuno-in à Koyasan


Jizo est aussi devenu le protecteur des voyageurs qui doivent traverser bien des chemins et des pompiers qui doivent combattre les flammes de l'enfer.

Un personnage que j'ai trouvé eminément sympathique avant même de savoir ce qu'il représentait réellement.

Temple Hase-dera à Kamakura


Matsumoto Bon-Bon






Le 7 août, le hasard a bien fait les choses, nous étions à Matsumoto et c'était jour de fête.
Tous les premiers samedis du mois d'août a lieu le Matsumoto Bon-Bon. Toute la ville est dans la rue, les différentes associations ou groupes de collègues paradent de 18 à 21 heures en chantant et en dansant sur un unique rythme, le Matsumoto Bon-Bon.

Pour apprendre les pas de danse, une petite leçon en vidéo :


Chaque groupe est costumé. Traditionnel, sportif, déguisement déjanté, on trouve de tout ! Du bébé dans le landeau à la personne âgée, de l'invalide au sportif, tout le monde participe. Le défilé forme, durant 3 heures, un mouvement continu dans les deux sens sur toutes les artères du centre ville. En tête de chaque groupe, l'étendard, en queue, le ravitaillement, la sécurité en tee-shirt jaune, parfaitement organisé, tout se déroule dans le rire et la bonne humeur.


Passées 21 heures, la musique se tait. A 22 heures, la ville s'endort.
Le lendemain au petit matin, la ville est propre, seuls quelques jeunes ayant dormi dehors et quelques poubelles bien remplies rappellent la fête.

Revenue du Japon

 
Me voilà de retour en Provence, après trois semaines au Japon, trois semaines bien chargées.
Couchée tard, levée matin, je n'ai pas trouvé le temps d'écrire sur mon blog, j'ai voulu profiter au maximum de mes journées de découverte.
Mais avant la rentrée des classes, je vais essayer de poster quelques souvenirs.

Pose japonaise devant le torii du sanctuaire Itsukushima sur l'île sacrée de Miyajima, province d'Hiroshima.

Quelques explications :
"torii" = portail qui marque l'entrée d'un sanctuaire shinto
"pose japonaise" = l'index et le majeur qui forme un V en signe de paix.
Pour savoir d'où vient ce signe, lire en anglais, ici.

D'autres vues du célèbre torii :

A marée basse.


Vu du sommet du mont Misen (535 m), l'eau commence à monter.


A marée haute.


D'autres toriis :

Tout simple, gym matinale près de notre hotel à Tokyo, quartier Asakusa.


Le Karadou torii du sanctuaire Toshogu de Nikko, avec ses pieds décorés de lotus.


Sinueux chemins de toriis du sanctuaire Fushimi Inari à Kyoto.


Le dernier vu, l'imposant torii en bois de cyprés du sanctuaire Meiji-jingu à Tokyo dans le parc Yoyogi.